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samedi le 12 octobre 2024 -20 dodo avant le grand jour !!!
L'église Saints-Anges de Lachine
Au début de la colonie, la paroisse Notre-Dame desservait toute l'île de Montréal. La nouvelle paroisse des Saints-Anges-Gardiens
de Lachine fut fondée en 1676. La première chapelle de bois fut construite dans l'enceinte du Fort Lachine. Elle fut érigée par
Pierre Gaudin dit Chatillon. Elle mesurait 26 pieds (8 mètres) de largeur et 36 pieds (11 mètres) de longueur. Le premier
presbytère fut bâti en 1680 et remplacé cinq ans plus tard par un autre plus confortable.
La deuxième église, faite en pierres des champs, fut inaugurée en juillet 1703. Elle comportait un jubé et mesurait 34 pieds (10 m)
de largeur et 70 pieds (21 m) de longueur. La population lachinoise s'étant quelque peu déplacée vers les écluses de Lachine après
leur construction et le premier élargissement du canal, la fabrique décida donc de déménager l'église sur un terrain offert par
un riche commerçant, Louis Boyer. En 1863, les fondations furent érigées en même temps qu'on construisait une sacristie pour y célébrer
la messe en semaine. En 1866, l'ancienne église et le terrain furent vendus aux Oblats de Marie-Immaculée qui démolirent l'église et le
presbytère en 1869 pour y ériger leur noviciat.
La nouvelle église fut consacrée le 2 décembre 1865 mais ce n'est que trois ans plus tard qu'on compléta l'intérieur de l'église.
Cette troisième église, de 56 pieds (17 m) de largeur et de 140 pieds (42,7 m) de longueur, fut réduite en cendres lors d'un violent
incendie le 7 octobre 1915.
Le 4 avril 1919, on commença la construction de la quatrième église (l'église actuelle) et son inauguration eut lieu le 21 décembre
1920. Le contrat d'architecture fut confié à Dalbé Viau (maire de Lachine de 1925 à 1933) et à Alphonse Venne, les mêmes architectes qui
avaient conçu les plans de l'Oratoire Saint-Joseph. Les architectes Viau et Venne ont conçu l'édifice dans un style néo-roman.
L'église semble être une montagne de pierre, dont la structure interne est entièrement de béton (fait inusité pour l'époque),
ce qui en fait la première église a être entièrement bâtie à l'épreuve du feu. L'intérieur de l'église suit la disposition
traditionnelle en forme de croix latine et comprend le narthex, ou vestibule, surmonté de deux tribunes superposées, la nef, coupée
par le transept, et le choeur, entouré d'un couloir semi-circulaire qui communique avec la sacristie. En 2002, Le choeur a été
réaménagé et incorpore maintenant le retable, la chaire, de même que la balustrade provenant de l'ancienne église Saint-Jean-de-la-Croix
de Montréal, maintenant démolie. Le 11 décembre 1923, cinq cloches, fabriquées en France, furent bénites et installées dans la tour gauche
de l'église. Le 7 septembre 1924, les cloches de la troisième église furent refondues et servirent à la fabrication du monument du
Sacré-Coeur.
Quant à la décoration intérieure de l'église, on la confia au peintre de renom, surtout connu comme décorateur d'églises, Ozias Leduc
(1864-1955). Ce dernier, formé dans la tradition des grands maîtres, a conçu seul l'ensemble du décor peint et sculpté. Le maître était âgé
de 66 ans lorsqu'il a été mandaté par la fabrique pour embellir ce lieu de culte. Le travail a été exécuté avec l'aide d'un associé, Fortunat
Rho, et d'apprentis, dont Paul-Émile Borduas (1905-1960) et deux jeunes de Lachine, Charles-Ovide Berthiaume et Jeannot Cadieu. Fortement
influencé par le courant symboliste de la fin du XIXe siècle, Leduc s'éloigna des représentations anecdotiques familières pour atteindre une
dimension purement spirituelle. En 1930, il a peint 34 peintures murales qui ornent la nef, le transept, le choeur et la tribune de l'orgue.
En 1959, des travaux de rafraîchissement effectuées dans l'église ont malheureusement modifié l'aspect du décor intérieur et l'oeuvre de Leduc
y a subi des altérations regrettables.
La monumentale statue de 15 pieds (4,6 m) de l'archange Saint-Michel qui orne la façade de l'église (sur le faîte du toit à pignon) est faite
de bois recouverte de cuivre. L'oeuvre attribuée au sculpteur Louis Jobin présentait des signes de pourrissement tels qu'il fallut la retirer
en attendant de pouvoir la restaurer. Grâce à Fabien Pagé, un restaurateur de Portneuf, l'archange a retrouvé, depuis juin 2000, l'éclat et la
solidité du neuf.
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